Dans un monde où la connectivité est devenue un besoin vital, une startup française nommée dotdot réinvente la façon dont nous consommons et partageons nos précieux gigas de data mobile. Laissez-moi vous plonger dans l’univers fascinant de cette jeune pousse audacieuse qui s’attaque à l’un des grands paradoxes de notre ère numérique : le gaspillage massif de données mobiles d’un côté, et le manque d’accès abordable à Internet de l’autre. Prêts à découvrir comment dotdot compte révolutionner nos usages ?

Le constat : un immense gâchis de données mobiles

Avant de vous dévoiler la solution innovante imaginée par dotdot, attardons-nous un instant sur le problème de fond. Selon l’ARCEP, l’autorité de régulation des télécoms, le besoin moyen en data mobile des Français s’élève à 15 Go par mois. Pourtant, seuls 10% des abonnements se situent dans la tranche 5-20 Go mensuels. Résultat : chaque mois, soit nous gaspillons des gigas durement payés, soit nous dépassons notre forfait en payant des sommes astronomiques. Un véritable casse-tête pour les consommateurs !

Cette situation ubuesque est malheureusement vouée à perdurer. En effet, elle découle directement du modèle économique des opérateurs, qui doivent amortir leurs lourds investissements dans les infrastructures. Peu de débit mais des petits prix en 3G, ou plus de gigas mais des tarifs salés en 4G/5G : tel est le dilemme cornélien auxquels font face les abonnés, sans alternative satisfaisante.

La genèse de dotdot : une idée lumineuse

C’est de ce constat qu’est née l’idée de génie des fondateurs de dotdot, Christophe Bureau et Bruno Burlin. Tout est parti d’une expérience concrète et d’une envie de partage :

« Je partage le hotspot de mon smartphone en randonnée en Famille. Je me suis dit que ce serait bien de pouvoir partager ses Gigas comme ça avec qui en a besoin, vu que je gâche beaucoup de Gigas chaque mois. »

Christophe Bureau, co-fondateur de dotdot

Mais une difficulté se pose rapidement : qui accepterait de donner le mot de passe de son smartphone à un inconnu ? Pour contourner cet obstacle, Christophe imagine alors un petit boîtier baptisé « dot » permettant ce partage en toute sécurité et anonymat. L’aventure dotdot est lancée !

Une plateforme peer-to-peer pour donner ou vendre ses gigas

Concrètement, comment fonctionne dotdot ? La startup a conçu une application mobile couplée à un mini-répéteur wifi, le fameux « dot ». Les utilisateurs, appelés « doteurs », appairent ce boîtier à leur smartphone pour partager les gigas dont ils n’ont pas l’utilité. Via l’app, ils décident de la quantité de data mise à disposition et du tarif (gratuit ou payant).

Les « doteurs » génèrent ainsi un réseau wifi baptisé « dotdot » dans un rayon de 50 mètres autour d’eux. Les personnes en quête de connectivité, les « dotés », peuvent se connecter à ce point d’accès en toute simplicité après avoir téléchargé l’application dotdot. Plus besoin de mot de passe : tout se fait de manière fluide et sécurisée grâce à la technologie « software designed network » développée par dotdot.

Ainsi, ceux qui gâchent habituellement leurs gigas excédentaires peuvent désormais les monnayer pour réduire leur facture mobile. De l’autre côté, ceux qui dépassent fréquemment leur forfait ont maintenant la possibilité d’acheter de la data à petite dose, à la demande, sans engagement. Une flexibilité bienvenue pour de nombreux profils !

Cœur de cible et modèle économique

Mais qui sont précisément les premiers utilisateurs visés par dotdot ? Du côté des « doteurs », la startup mise sur les plus de 30 ans, citadins, sensibles aux enjeux écologiques et sociaux, pour qui le partage a du sens. Chez les « dotés », la priorité va aux 18-25 ans ainsi qu’aux publics en situation de fragilité numérique, avec des revenus irréguliers ou modestes.

Pour séduire cette cible, dotdot compte s’appuyer sur une stratégie BtoB en proposant son offre comme une solution clé en main de RSE aux grandes entreprises. L’idée : que les sociétés achètent des dots pour leurs salariés et les encouragent à partager leurs gigas. Un beau geste solidaire et responsable, dans l’air du temps ! En parallèle, la présence remarquée de la startup au CES de Las Vegas devrait lui offrir une belle caisse de résonance médiatique.

Côté business model, dotdot mise sur une double source de revenus : la vente des boîtiers dots aux entreprises comme aux particuliers, et surtout une commission sur chaque transaction entre « doteurs » et « dotés », lorsque les gigas sont vendus plutôt que donnés (en moyenne 1€ par Go). Un modèle vertueux qui profitera à tous !

Les atouts de dotdot face à la concurrence

Bien sûr, dotdot n’est pas seul sur le marché de la connectivité nomade. Son principal rival reste l’offre traditionnelle des opérateurs mobiles, jugée insatisfaisante et contraignante. Mais la startup se démarque par la possibilité unique de revendre ses gigas inutilisés, un argument économique fort à l’heure où le pouvoir d’achat est la priorité des Français.

Comparé aux solutions de wifi partagé comme les hotspots publics ou les réseaux communautaires type « WiFi Map », dotdot tire son épingle du jeu grâce à la sécurité accrue de ses dots, plus fiables que les bornes en libre accès. Surtout, son offre « à la demande » est inédite sur le marché, et devrait séduire tous ceux qui ont un usage irrégulier d’Internet en mobilité.

Ambitions et prochaines étapes

Forte de ces atouts, dotdot nourrit de grandes ambitions pour l’avenir. La priorité des prochains mois sera de nouer des partenariats avec de grandes entreprises sur son offre BtoB à impact social et environnemental. Pour accompagner son développement commercial, une levée de fonds de 1,5 million d’euros est envisagée à moyen terme.

Dans un an, les fondateurs espèrent voir fleurir les premiers « dots » dans les grandes villes et sur les campus universitaires, avec l’émergence de communautés locales de « doteurs » et « dotés ». À terme, si le succès est au rendez-vous, une révolution du marché de la data mobile n’est pas à exclure, avec une nouvelle façon, plus sobre, solidaire et agile, de consommer la connectivité.

Une chose est sûre : la philosophie de partage et l’innovation technologique et économique portées par dotdot en font dès aujourd’hui un acteur à suivre de très près dans le paysage bouillonnant des startups françaises. Et si demain, nous partagions tous nos gigas avec nos voisins plutôt que de les gâcher ?

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Steven Soarez
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