Et si l’avenir des énergies renouvelables aux États-Unis prenait un tournant inattendu ? Alors que la lutte contre le changement climatique bat son plein, un récent projet de loi républicain au Sénat américain pourrait bouleverser le paysage énergétique. Ce texte, dévoilé en juin 2025, semble dessiner une ligne claire entre les technologies vertes à privilégier et celles à marginaliser. Mais quelles seront les conséquences pour les startups qui misent sur le solaire, l’éolien ou encore l’hydrogène ? Plongeons dans ce débat brûlant qui mêle politique, innovation et enjeux climatiques.

Un Projet de Loi qui Redessine l’Énergie Verte

Le projet de loi du comité des finances du Sénat, porté par les républicains, s’attaque à certains piliers de la transition énergétique amorcée par l’Inflation Reduction Act (IRA). Ce texte, qui visait à accélérer l’adoption des énergies renouvelables grâce à des incitations fiscales généreuses, voit aujourd’hui ses fondations ébranlées. Alors que certains secteurs comme le nucléaire et la géothermie bénéficient d’un traitement de faveur, d’autres, comme le solaire et l’éolien, sont clairement dans le viseur. Mais comment ce projet de loi affecte-t-il concrètement les acteurs du marché, en particulier les startups ?

Solaire et Éolien : Les Grands Perdants

Le projet de loi républicain propose de mettre un terme prématuré aux crédits d’impôt pour le solaire résidentiel. Dès la signature du texte, les ménages n’auraient que 180 jours pour réclamer ces avantages fiscaux, une période bien trop courte pour de nombreux projets en cours. Pire encore, les entreprises de leasing solaire, un modèle économique clé pour démocratiser l’accès à l’énergie solaire, se verraient totalement exclues de ces crédits. Ce coup dur pourrait freiner l’élan des startups spécialisées dans l’installation et la maintenance de panneaux solaires.

Pour les projets commerciaux solaires et éoliens, le calendrier est un peu plus clément, mais loin d’être généreux. Les incitations fiscales, qui devaient courir jusqu’en 2032 sous l’IRA, seraient drastiquement réduites. Les projets démarrant dans les six mois suivant la signature du texte bénéficieraient encore du crédit intégral. Mais dès 2026, ce crédit tomberait à 60 %, puis à 20 % en 2027, avant de disparaître complètement. Cette accélération du calendrier risque de compliquer la planification des startups, souvent dépendantes de ces incitations pour attirer les investisseurs.

En limitant les crédits d’impôt pour le solaire et l’éolien, le Sénat pourrait freiner l’innovation dans ces secteurs cruciaux pour la transition énergétique.

Analyste énergétique anonyme

Nucléaire et Géothermie : Les Favoris du Sénat

À l’inverse, le projet de loi offre un répit aux technologies comme le nucléaire, la géothermie et l’hydroélectricité. Ces secteurs bénéficieraient d’une extension des crédits d’impôt jusqu’en 2033, avec une réduction progressive ensuite : 75 % en 2034, 50 % en 2035, avant une suppression en 2036. Cette approche reflète les priorités républicaines, qui misent sur des sources d’énergie perçues comme plus stables et moins dépendantes des conditions climatiques.

Pour les startups spécialisées dans la géothermie, ce prolongement des incitations fiscales est une aubaine. Cette technologie, qui exploite la chaleur terrestre pour produire de l’électricité, reste sous-exploitée malgré son potentiel. Les entreprises innovantes dans ce domaine pourraient tirer leur épingle du jeu, notamment celles développant des solutions pour rendre la géothermie plus accessible et économique.

Le nucléaire, souvent controversé, bénéficie également de ce soutien. Les startups travaillant sur des réacteurs modulaires de petite taille, une technologie prometteuse pour réduire les coûts et les risques, pourraient voir leurs projets accélérés grâce à ces incitations prolongées.

Hydrogène et Captage du Carbone : Entre Deux Eaux

Le sort de l’hydrogène est moins enviable. Les crédits d’impôt pour ce secteur, considéré comme un pilier potentiel de la décarbonation, seraient supprimés dès cette année. Cette décision alourdit les défis pour les startups de l’hydrogène, déjà confrontées à des politiques fluctuantes. Pourtant, l’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables, est souvent vu comme une solution d’avenir pour les industries lourdes.

Le captage du carbone, en revanche, bénéficie d’un traitement plus nuancé. Le crédit d’impôt 45Q, qui soutient cette technologie, serait maintenu, mais avec des ajustements. Désormais, tous les projets de captage seraient éligibles aux mêmes incitations, qu’ils servent à la récupération pétrolière ou à d’autres usages. Cette simplification pourrait encourager les startups innovant dans le captage et le stockage du carbone, même si les montants restent moins généreux que pour le nucléaire ou la géothermie.

Stockage d’Énergie : Une Surprise Inattendue

Une lueur d’espoir émerge pour le stockage d’énergie longue durée, un secteur qui bénéficie d’un soutien inattendu dans le projet de loi. En prolongeant les incitations pour les technologies de stockage, les républicains pourraient indirectement renforcer l’attrait du solaire et de l’éolien. Pourquoi ? Parce que des solutions de stockage performantes permettent de pallier l’intermittence de ces énergies, les rendant plus compétitives face au nucléaire ou au gaz.

Pour les startups développant des batteries longue durée ou des technologies comme le stockage par gravité, cette mesure pourrait ouvrir de nouvelles opportunités. Ces entreprises, souvent à la croisée de l’innovation technologique et des besoins climatiques, pourraient devenir des acteurs clés dans la transition énergétique.

Les Startups au Cœur de la Tempête

Ce projet de loi place les startups énergétiques dans une position délicate. Celles qui se concentrent sur le solaire et l’éolien risquent de voir leurs modèles économiques fragilisés par la réduction des incitations fiscales. À l’inverse, les entreprises axées sur la géothermie, le nucléaire ou le stockage longue durée pourraient tirer parti de ce nouvel environnement politique.

  • Solaire et éolien : Réduction drastique des crédits d’impôt, impactant les startups spécialisées.
  • Géothermie et nucléaire : Extension des incitations jusqu’en 2033, un coup de pouce pour l’innovation.
  • Stockage longue durée : Soutien inattendu, ouvrant des opportunités pour les technologies émergentes.
  • Hydrogène : Suppression des crédits dès 2025, un frein pour les startups du secteur.

Un Avenir Incertain pour la Transition Énergétique

Ce projet de loi n’est pas encore gravé dans le marbre. Il devra passer l’épreuve du parlementaire du Sénat et être harmonisé avec la version de la Chambre, qui a fixé une date butoir au 4 juillet 2025. Les négociations promettent d’être tendues, car les priorités des républicains pourraient heurter les défenseurs des énergies renouvelables, y compris au sein de leur propre parti.

Pour les startups, l’enjeu est clair : s’adapter à un paysage politique en mutation. Les entreprises capables de pivoter vers des technologies favorisées, comme la géothermie ou le stockage, pourraient sortir gagnantes. Mais pour celles qui misent sur le solaire ou l’éolien, le chemin s’annonce semé d’embûches.

Les startups doivent naviguer dans un monde où les politiques peuvent changer du jour au lendemain. Leur résilience sera leur meilleur atout.

Expert en politique énergétique

Quelles Perspectives pour les Innovateurs ?

Face à ces bouleversements, les startups énergétiques devront faire preuve de créativité. Certaines pourraient se tourner vers des marchés internationaux où les politiques sont plus favorables au solaire et à l’éolien. D’autres pourraient diversifier leurs activités pour inclure des technologies comme le stockage ou la géothermie. Enfin, les collaborations avec des acteurs établis du nucléaire pourraient ouvrir de nouvelles portes.

TechnologieStatut des incitationsImpact sur les startups
SolaireSuppression rapide des créditsRalentissement des projets résidentiels et commerciaux
ÉolienRéduction progressive jusqu’en 2027Frein à l’expansion des startups
GéothermieExtension jusqu’en 2033Opportunités pour les innovateurs
NucléaireExtension jusqu’en 2033Soutien aux réacteurs modulaires
StockageSoutien inattenduPotentiel pour les technologies émergentes

En conclusion, ce projet de loi républicain illustre les tensions au cœur de la transition énergétique. Entre priorités politiques et impératifs climatiques, les startups se retrouvent en première ligne. Leur capacité à s’adapter, à innover et à collaborer déterminera leur succès dans ce nouveau paysage énergétique. Une chose est sûre : les mois à venir seront décisifs pour l’avenir des énergies vertes aux États-Unis.

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Steven Soarez
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