Imaginez : vous marchez dans la rue, vos lunettes affichent en surimpression les avis TripAdvisor du restaurant devant vous, traduisent instantanément la conversation d’un passant en japonais, ou vous guident jusqu’à votre voiture garée trois rues plus loin. Ce rêve, Meta le porte depuis des années… mais il va falloir attendre encore un peu. Beaucoup plus longtemps que prévu.

Un report qui fait parler : Meta décale Phoenix à 2027

Le 6 décembre 2025, Business Insider lâche la bombe : les fameuses lunettes de réalité mixte de Meta, nom de code Phoenix, ne verront pas le jour avant le premier semestre 2027. Initialement prévues pour la seconde moitié 2026, elles prennent donc six à neuf mois de retard. Un délai qui peut sembler anodin dans l’industrie tech… sauf quand on sait que Meta a déjà englouti plus de 50 milliards de dollars dans son division Reality Labs depuis 2019.

Ce n’est pas un simple ajustement de calendrier. C’est une décision stratégique prise au plus haut niveau.

Mark Zuckerberg met le holà

D’après les memos internes consultés par BI, c’est Mark Zuckerberg lui-même qui a demandé à ses équipes, lors de réunions récentes, de « prendre le temps nécessaire » pour livrer un produit de très haute qualité et surtout économiquement viable. Traduction : stop aux lancements précipités à perte.

« Ce délai va nous donner beaucoup plus de marge pour peaufiner les détails. »

Gabriel Aul et Ryan Cairns, responsables Reality Labs (memo interne)

En parallèle, Bloomberg révélait il y a quelques jours que Meta prévoyait de couper jusqu’à 30 % du budget de sa division métaverse. Le message est clair : fini les chèques en blanc.

Phoenix, c’est quoi exactement ?

Oubliez les Ray-Ban Meta actuelles (caméra + IA vocale). Phoenix vise beaucoup plus haut. Le design serait proche de l’Apple Vision Pro : lunettes épaisses avec une batterie externe en forme de « puck » reliée par câble, écrans micro-OLED ultra-haute résolution, capteurs LiDAR, suivi des yeux et des mains, le grand jeu.

L’objectif ? Proposer une expérience de réalité mixte fluide au quotidien, capable de superposer hologrammes convaincants dans le monde réel. Le Graal que tout le monde cherche depuis que Snapchat a popularisé les filtres AR en 2017.

  • Écrans micro-OLED (probablement fournis par Sony)
  • Suivi oculaire précis pour le foveated rendering
  • Processeur dédié (version custom du Snapdragon XR ?)
  • Batterie externe pour alléger le poids sur le nez
  • Intégration poussée d’Horizon OS et de Meta AI

Pourquoi ce retard est (les vraies raisons)

Plusieurs facteurs convergent :

  1. Concurrence féroce – Apple a placé la barre très haut avec Vision Pro (malgré son prix de 3500 $). Google prépare aussi ses propres lunettes Android XR pour 2026. Meta ne peut pas se permettre un produit « presque aussi bien ».
  2. Autonomie et confort – Les prototypes actuels tiendraient à peine 2 h et pèsent encore trop lourd. Inacceptable pour un usage toute la journée.
  3. Coût de production – Les composants haut de gamme (micro-OLED, waveguides) restent extrêmement chers. Meta veut descendre sous les 1000-1500 $ pour toucher le grand public.
  4. Modèle économique – Les Ray-Ban Meta se vendent bien mais ne rapportent presque rien. Meta veut cette fois un écosystème rentable (abonnements ? marketplace d’expériences ?).

En résumé, Meta refuse de répéter l’erreur du Quest 3 : un excellent casque vendu à perte pour gagner des parts de marché, mais qui plombe les comptes.

Et les concurrents dans tout ça ?

Ce report donne de l’air à la concurrence :

ProduitSortie prévuePrix estimé
Google Android XR glasses2026~800-1200 $
Samsung Project MoohanFin 2025 / début 2026?
Apple « Vision » liteRumeurs 2027<2000 $
Meta PhoenixMaintenant 2027?

Paradoxalement, ce retard pourrait bénéficier à Meta : en arrivant après tout le monde, Phoenix pourrait être le premier produit mature, avec un OS abouti et un catalogue d’apps conséquent.

Le métaverse est-il mort ?

Non. Mais il change de forme. Exit l’idée d’un monde virtuel parallèle où l’on passe des heures. Place à la réalité mixte légère intégrée dans notre quotidien : notifications flottantes, navigation GPS en surimpression, appels holographiques, jeux en AR dans le salon, etc.

Les Ray-Ban Meta (plus de 1 million d’unités vendues en 2024) ont prouvé que le public était prêt à porter des lunettes connectées… à condition qu’elles restent socialement acceptables et utiles au quotidien.

Ce que ça nous dit sur l’avenir des lunettes AR

Le marché se structure autour de trois visions :

  • Les lunettes légères (Ray-Ban Meta, future Google glasses) → IA + audio + caméra
  • Les lunettes mi-lourdes (Xreal Air 2, Viture) → écrans virtuels pour productivité
  • Les lunettes complètes (Phoenix, Vision Pro) → vraie réalité mixte immersive

Phoenix se place clairement dans la troisième catégorie, mais Meta semble vouloir créer une quatrième : des lunettes complètes… mais portables toute la journée grâce à la batterie externe et un design travaillé.

Conclusion : patience récompensée ?

En repoussant Phoenix à 2027, Meta fait un pari risqué mais potentiellement gagnant : sacrifier la primeur pour proposer enfin le produit que tout le monde attend depuis 2014 et l’annonce de Google Glass.

Car si Apple a montré la voie technique, Meta a un avantage colossal : son écosystème social (Facebook, Instagram, WhatsApp) et ses 3,5 milliards d’utilisateurs mensuels. Imaginez des appels vidéo où vos proches apparaissent en hologramme grandeur nature dans votre salon…

2027 sera peut-être l’année où la science-fiction devient enfin réalité. En attendant, on garde nos Ray-Ban Meta et on croise les doigts pour que cette fois, Meta ne nous fasse pas faux bond.

Et vous, pensez-vous que Meta finira par réussir là où Google a échoué il y a dix ans ? Dites-le en commentaire.

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Steven Soarez
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