Imaginez un monde où appeler un taxi ne nécessite plus d’attendre un chauffeur humain. Un véhicule arrive silencieusement, vous ouvre sa porte automatiquement et vous emmène à destination sans la moindre intervention. Ce futur n’est plus de la science-fiction : il se déploie déjà à grande échelle grâce à Waymo, la pionnière des robotaxis.
En quelques mois seulement, cette filiale d’Alphabet a vu le nombre de ses trajets hebdomadaires exploser. Des chiffres révélés récemment montrent une croissance qui laisse sans voix les observateurs du secteur. Plongeons ensemble dans cette révolution qui transforme nos villes.
Waymo : la croissance fulgurante d’un leader incontesté
Il y a tout juste six mois, Waymo annonçait fièrement fournir 250 000 courses payantes par semaine dans ses zones d’opération. Un chiffre déjà impressionnant pour une technologie aussi complexe. Mais l’entreprise est restée discrète ensuite, évoquant simplement « plusieurs centaines de milliers » de trajets hebdomadaires.
C’était sans compter sur une fuite qui vient de lever le voile. Une lettre adressée aux investisseurs par le fonds Tiger Global Management révèle le véritable rythme actuel : 450 000 courses en robotaxi chaque semaine. Presque un doublement en l’espace d’un semestre. Cette progression traduit une adoption massive par le public et une fiabilité technique qui s’affirme jour après jour.
Waymo est en train de redéfinir la mobilité urbaine à une vitesse que personne n’avait anticipée.
Observation issue du secteur des véhicules autonomes
Des zones d’opération qui s’étendent rapidement
Waymo n’opère pas dans le vide. L’entreprise déploie ses services commerciaux dans cinq grandes métropoles américaines : Phoenix, San Francisco et sa baie, Los Angeles, Austin et Atlanta. Chaque ville représente un défi unique en termes de circulation, de météo et de réglementations.
Phoenix reste le berceau historique où Waymo a accumulé des millions de kilomètres en conditions réelles. San Francisco, avec ses collines abruptes et son brouillard, teste les limites du système. Los Angeles impose une circulation dense et imprévisible. Pourtant, dans chacune de ces zones, les robotaxis circulent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Et l’ambition ne s’arrête pas là. Waymo a déjà annoncé son intention de lancer ses services dans douze nouvelles villes en 2026. Parmi elles figurent Dallas, Denver, Houston, Nashville et San Diego. Cette expansion agressive vise à couvrir les principaux bassins de population et à démontrer l’universalité de la technologie.
- Phoenix : terrain d’essai historique et volume maximal
- San Francisco : complexité urbaine extrême
- Los Angeles : autoroutes et circulation chaotique
- Austin : croissance technologique rapide
- Atlanta : mélange de banlieues et centre dense
Pourquoi cette croissance est-elle si impressionnante ?
Plusieurs facteurs expliquent cette trajectoire ascendante. D’abord, la maturité technologique. Après plus d’une décennie de développement et des milliards de kilomètres parcourus en simulation et en réalité, le système de Waymo atteint un niveau de sécurité largement supérieur à la conduite humaine selon les statistiques publiées.
Ensuite, l’expérience utilisateur. Les véhicules sont spacieux, propres, silencieux. Pas de conversation forcée, pas de détour imprévu. L’application mobile est intuitive et le prix reste compétitif face aux services traditionnels. Les utilisateurs reviennent naturellement.
Enfin, la stratégie commerciale. Waymo a choisi de ne pas vendre sa technologie aux constructeurs mais de l’exploiter directement via une flotte propriétaire. Ce modèle verticalement intégré permet un contrôle total sur la qualité de service et une collecte massive de données pour améliorer continuellement l’intelligence artificielle.
| Période | Courses hebdomadaires | Croissance |
| Printemps 2025 | 250 000 | Référence |
| Décembre 2025 | 450 000 | +80 % |
| Projection 2026 | 1 million ? | À suivre… |
Les défis techniques derrière cette réussite
Derrière ces chiffres flatteurs se cache une prouesse technologique colossale. Le système de Waymo repose sur une combinaison sophistiquée de capteurs : lidars, radars, caméras haute résolution. Chaque véhicule perçoit son environnement en trois dimensions avec une précision millimétrique.
L’intelligence artificielle traite ces données en temps réel pour anticiper les comportements des autres usagers de la route. Piétons qui traversent soudainement, cyclistes imprudents, travaux non signalés : tout est pris en compte. Le système apprend en continu grâce aux données anonymisées collectées sur l’ensemble de la flotte.
La sécurité reste la priorité absolue. Waymo publie régulièrement des rapports démontrant que ses véhicules sont impliqués dans beaucoup moins d’accidents que la moyenne nationale, et surtout dans aucun accident grave avec responsabilité depuis des années.
Un modèle économique qui commence à payer
Longtemps considérée comme un puits sans fond financier, la division autonome d’Alphabet montre enfin des signes de rentabilité potentielle. Les coûts par kilomètre diminuent grâce à l’échelle. Les véhicules Jaguar I-Pace électriques actuels seront progressivement remplacés par une nouvelle génération développée avec Geely, plus économique à produire et à maintenir.
Le partenariat avec Uber, annoncé récemment, ouvre également de nouvelles perspectives. Les utilisateurs de l’application Uber pourront bientôt commander un Waymo dans certaines villes, multipliant la visibilité et l’accès au service.
Les investisseurs l’ont bien compris. Tiger Global met en avant Waymo comme l’un des piliers de performance de son fonds actuel, aux côtés d’OpenAI et Databricks. La valorisation implicite de l’entreprise atteint des sommets dans les cercles privés.
La concurrence dans le rétroviseur
Waymo n’est pas seul sur ce marché prometteur. Cruise, filiale de General Motors, tente de se relever après des incidents qui ont freiné son développement. Tesla mise sur sa future Robotaxi dévoilée récemment, mais reste encore loin d’un déploiement commercial à grande échelle.
Des acteurs chinois comme Baidu ou Pony.ai progressent rapidement sur leur marché domestique. Zoox, propriété d’Amazon, avance discrètement. Pourtant, Waymo conserve une avance considérable en termes de kilomètres parcourus sans intervention humaine et de satisfaction client.
- Waymo : leader incontesté en déploiement commercial
- Cruise : reconstruction après des difficultés
- Tesla : promesses ambitieuses mais déploiement futur
- Acteurs chinois : croissance rapide en Asie
Impact sur les villes et la société
Au-delà des chiffres, Waymo transforme déjà la mobilité urbaine. Dans Phoenix, une part significative des trajets nocturnes ou vers l’aéroport se fait désormais en robotaxi. Les personnes âgées ou à mobilité réduite retrouvent une indépendance précieuse.
Les villes étudient comment intégrer cette nouvelle offre dans leur planification. Moins de véhicules personnels stationnés, potentiellement moins d’embouteillages, réduction des émissions grâce à l’électrique : les bénéfices environnementaux pourraient être majeurs.
Mais des questions émergent aussi. Quel impact sur l’emploi des chauffeurs ? Comment réguler cette nouvelle forme de transport ? Comment garantir l’équité d’accès dans tous les quartiers ? Waymo participe activement aux discussions avec les autorités pour trouver des réponses équilibrées.
Vers un million de courses hebdomadaires ?
Avec l’arrivée de douze nouvelles villes en 2026 et l’amélioration continue du service, les analystes s’accordent à prévoir une nouvelle accélération. Certains parlent déjà d’un million de courses par semaine d’ici deux à trois ans.
Cette trajectoire placerait Waymo en position de leader mondial incontesté de la mobilité autonome. L’entreprise pourrait alors envisager une introduction en bourse séparée ou une valorisation encore plus élevée au sein d’Alphabet.
Ce qui était autrefois un projet moonshot devient une réalité économique tangible. Waymo ne transporte plus seulement des passagers : elle transporte l’avenir de la mobilité.
La route est encore longue, mais les chiffres actuels montrent que l’entreprise avance à vive allure. Et nous, simples observateurs, ne pouvons que nous demander : quand pourrons-nous monter à bord dans notre propre ville ? La réponse pourrait arriver plus vite que prévu.
