Imaginez-vous sur une autoroute, au volant d’un véhicule électrique, sans crainte de tomber en panne de batterie grâce à un réseau de bornes de recharge fiable tous les 50 kilomètres. Ce rêve, porté par une ambitieuse loi bipartite de 2021, a failli être stoppé net par une décision controversée. Pourtant, après une bataille judiciaire acharnée, l’administration Trump a finalement cédé, libérant 5 milliards de dollars pour construire l’avenir de la mobilité électrique. Cet article explore comment cette décision redessine le paysage des véhicules électriques et ce qu’elle signifie pour les startups, les conducteurs et l’environnement.
Un Programme Clé pour la Mobilité Verte
Le programme National Electric Vehicle Infrastructure (NEVI), créé dans le cadre de la loi sur les infrastructures de 2021, vise à déployer un réseau national de bornes de recharge rapide pour véhicules électriques. Avec un budget initial de 5 milliards de dollars, ce programme ambitionne de rendre les trajets longue distance en véhicules électriques aussi pratiques que ceux en voitures thermiques. Mais en février 2025, l’administration Trump a gelé ces fonds, suscitant une vive controverse.
Ce gel, perçu comme une tentative de freiner la transition énergétique, a immédiatement déclenché une réponse des États. Une coalition de plus d’une douzaine d’États, menée par des figures comme la Californie et Washington, a porté l’affaire devant les tribunaux, arguant que ce blocage violait la volonté du Congrès. Ce conflit a mis en lumière les tensions entre les priorités environnementales et les agendas politiques.
Une Bataille Judiciaire Décisive
En mai 2025, seize États, dont la Californie, New York et l’Illinois, ont intenté une action en justice contre l’administration Trump. Leur argument ? Le gel des fonds était illégal, car il contournait une loi votée par le Congrès. En juin, une juge fédérale de Seattle, Tana Lin, a donné raison aux plaignants, émettant une injonction temporaire pour lever le gel dans 14 États.
L’administration ne peut pas ignorer les programmes de manière illégale, comme le programme bipartisan NEVI, juste pour satisfaire les intérêts des grandes compagnies pétrolières.
Rob Bonta, procureur général de Californie
Cette décision a marqué une victoire préliminaire pour les défenseurs de la mobilité durable. Cependant, la juge a accordé un délai de sept jours pour permettre à l’administration de faire appel. Aucun appel n’a été déposé, forçant le Département des Transports (DOT) à revoir sa position.
Nouvelles Directives : Simplification ou Compromis ?
En août 2025, sous la direction de Sean Duffy, ancien animateur télévisé devenu secrétaire aux Transports, le DOT a publié de nouvelles directives pour débloquer les fonds. Ces directives, bien que conformes à la décision judiciaire, ont suscité des débats. Elles simplifient le processus d’approbation des projets, mais suppriment certaines exigences clés de l’ère Biden.
Parmi les changements notables, les États ne sont plus tenus d’intégrer des protections pour les consommateurs ou des plans d’évacuation d’urgence dans leurs projets. De plus, les critères visant à garantir un accès équitable aux bornes dans les zones rurales ou défavorisées ont été supprimés. Ces modifications, selon Duffy, visent à réduire la bureaucratie et à accélérer le déploiement des infrastructures.
Cependant, des organisations comme la Sierra Club critiquent ces ajustements, estimant qu’ils compromettent l’objectif d’une transition énergétique équitable. Elles soulignent que l’abandon des exigences liées aux communautés défavorisées pourrait creuser les inégalités d’accès à la mobilité électrique.
Impact sur les Startups et l’Industrie
Le programme NEVI a été une aubaine pour les startups spécialisées dans les technologies de recharge. Des entreprises comme ChargePoint ou Electrify America ont bénéficié de contrats pour installer des bornes à travers le pays. Le gel des fonds avait mis en péril de nombreux projets, menaçant des emplois et des investissements dans le secteur.
Avec la reprise du financement, ces startups peuvent désormais relancer leurs initiatives. Cependant, la simplification des directives pourrait favoriser les grandes entreprises au détriment des petites structures, notamment celles dirigées par des minorités ou des femmes, qui perdaient un avantage avec la suppression des clauses d’inclusion.
Simplifier le programme permettra de débloquer des gains financiers, y compris des emplois de qualité.
Levi Kamolnick, directeur de la politique fédérale chez CALSTART
Malgré ces défis, l’industrie reste optimiste. La demande croissante pour les véhicules électriques, avec une part de marché de près de 9 % aux États-Unis en 2024, garantit que le secteur continuera de croître, même face à des obstacles politiques.
Les Enjeux pour les Conducteurs
Pour les conducteurs, l’expansion du réseau de bornes est cruciale pour dissiper l’anxiété d’autonomie, un frein majeur à l’adoption des véhicules électriques. Le programme NEVI vise à installer des chargeurs rapides tous les 50 miles sur les autoroutes, rendant les longs trajets plus accessibles.
Le gel des fonds avait semé le doute parmi les automobilistes, notamment dans les zones rurales où les infrastructures sont encore rares. Avec la reprise des financements, les conducteurs peuvent espérer un réseau plus dense, mais la suppression des exigences pour les zones défavorisées pourrait limiter l’accès dans certaines régions.
Un Équilibre entre Progrès et Politique
La décision de l’administration Trump de débloquer les fonds marque un tournant, mais elle reflète aussi un compromis. D’un côté, le respect de la volonté du Congrès a été réaffirmé ; de l’autre, les nouvelles directives privilégient l’efficacité au détriment de certaines priorités sociales et environnementales.
Pour les défenseurs de l’environnement, cette situation illustre l’importance de la séparation des pouvoirs. La bataille judiciaire a rappelé que le Congrès, et non l’exécutif, détient l’autorité sur les dépenses publiques. Cependant, les ajustements apportés par le DOT pourraient ralentir les progrès vers une transition énergétique inclusive.
Perspectives pour l’Avenir
Le programme NEVI, bien que relancé, reste confronté à des défis. Seulement 378 chargeurs rapides ont été installés à ce jour, loin de l’objectif de 500 000 d’ici 2030. Les retards initiaux, liés à des problèmes d’autorisations et d’installations électriques, persistent.
Pourtant, l’élan mondial vers les véhicules électriques est indéniable. Avec une augmentation de 35 % des ventes mondiales d’EV en 2023, les États-Unis ne peuvent se permettre de rester à la traîne. Les startups, les conducteurs et les décideurs politiques devront collaborer pour surmonter ces obstacles.
| Aspect | Situation avant | Nouvelles directives |
| Financement | Gelé en février 2025 | Débloqué en août 2025 |
| Exigences | Protections consommateurs, équité | Simplifiées, moins de contraintes |
| Impact | Projets stoppés | Reprise, mais inégalités possibles |
Pourquoi Ça Compte
La relance du programme NEVI n’est pas seulement une question d’infrastructures. Elle touche à des enjeux plus larges : la compétitivité économique, la création d’emplois et la lutte contre le changement climatique. En investissant dans les bornes de recharge, les États-Unis renforcent leur position dans la course mondiale à l’énergie propre.
Pour les startups, c’est une opportunité de se positionner sur un marché en pleine expansion. Pour les conducteurs, c’est la promesse de trajets plus pratiques. Et pour l’environnement, c’est un pas vers la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Conclusion : Une Victoire à Nuancer
La réouverture du programme NEVI marque une avancée significative, mais elle soulève aussi des questions sur l’équilibre entre efficacité et équité. Alors que les États-Unis s’efforcent de rattraper leur retard dans la transition vers les véhicules électriques, chaque décision compte. Les startups, les conducteurs et les défenseurs de l’environnement devront rester vigilants pour s’assurer que cette opportunité ne soit pas diluée par des compromis politiques.
Et vous, pensez-vous que ce programme transformera la mobilité aux États-Unis ? Ou les défis politiques et logistiques freineront-ils cette révolution verte ? Partagez vos idées dans les commentaires !
