Imaginez un monde où chaque tâche, du comptable au chirurgien, est exécutée par une intelligence artificielle. Pas de pause-café, pas d’erreurs humaines, juste une efficacité froide et calculée. C’est l’avenir que promet une startup qui fait trembler la Silicon Valley : Mechanize. Fondée par un chercheur renommé, cette entreprise ambitionne de redessiner l’économie mondiale en automatisant tous les emplois. Mais à quel prix ? Plongeons dans cette révolution controversée, entre promesses d’abondance et craintes d’un futur sans travail.

Mechanize : L’Ambition d’Automatiser l’Économie

Lancée en avril 2025, Mechanize n’est pas une startup ordinaire. Son fondateur, Tamay Besiroglu, est un nom respecté dans le monde de l’IA, connu pour son travail au sein de l’institut de recherche Epoch. Avec Mechanize, il vise rien de moins que l’automatisation complète du travail, un objectif qui semble tout droit sorti d’un roman de science-fiction. Mais derrière cette vision audacieuse se cache une question : que devient l’humain dans un monde où les machines font tout ?

Un Marché colossal en ligne de mire

Pour comprendre l’ampleur du projet, il suffit de regarder les chiffres avancés par Besiroglu. Aux États-Unis, les salaires annuels des travailleurs s’élèvent à environ 18 000 milliards de dollars. À l’échelle mondiale, ce montant grimpe à 60 000 milliards. Mechanize voit dans ces chiffres une opportunité : remplacer les travailleurs humains par des agents IA capables d’effectuer n’importe quelle tâche, du traitement de données aux décisions stratégiques.

Pour l’instant, la startup se concentre sur les emplois de bureau, où l’automatisation ne nécessite pas de robots physiques. Mais l’objectif à long terme est clair : aucun métier ne doit échapper à cette transformation.

Automatiser tout le travail pourrait générer une abondance sans précédent, des niveaux de vie plus élevés et des biens que nous ne pouvons même pas imaginer aujourd’hui.

Tamay Besiroglu, fondateur de Mechanize

Une Vision Controversée

L’annonce de Mechanize a déclenché une tempête de réactions, notamment sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup, l’idée de remplacer les humains par des machines est non seulement irréaliste, mais aussi profondément inquiétante. Un utilisateur influent a résumé le sentiment général : “C’est une course vers un futur où les entreprises gagnent, mais où les humains perdent.”

Les critiques ne se limitent pas au grand public. Même au sein de la communauté de l’IA, certains s’interrogent sur l’impact de Mechanize sur la réputation d’Epoch, l’institut de recherche de Besiroglu. Un directeur d’Epoch a publiquement exprimé son désarroi, qualifiant l’annonce de “crise de communication”.

Epoch : Un Passé Prestigieux, un Présent Controversé

Epoch, fondé par Besiroglu, est reconnu pour ses analyses impartiales des impacts économiques de l’IA et ses benchmarks de performance. Mais Mechanize jette une ombre sur cette réputation. Certains accusent l’institut d’avoir servi de tremplin pour les ambitions commerciales de Besiroglu, notamment après des révélations sur des liens avec OpenAI pour un benchmark controversé.

Ces critiques soulignent un dilemme éthique : peut-on rester neutre en tant que chercheur tout en lançant une startup aux ambitions aussi radicales ?

Des Soutiens de Poids

Mechanize ne manque pas de soutiens. Des figures influentes comme Nat Friedman, Patrick Collison ou encore Jeff Dean ont investi dans le projet. Marcus Abramovitch, un investisseur et fervent défenseur de l’effective altruism, a également apporté son soutien, louant l’expertise de l’équipe.

Pour Abramovitch, Mechanize n’est pas seulement une entreprise, mais une vision : “L’équipe a une compréhension inégalée de l’IA et de ses implications.” Ces soutiens renforcent la crédibilité du projet, mais ne dissipent pas les inquiétudes.

Un Futur d’Abondance… ou de Précarité ?

Besiroglu défend sa vision avec optimisme. Selon lui, l’automatisation totale du travail ne privera pas les humains de revenus, mais au contraire, enrichira la société. Dans un monde où les agents IA produisent tout, les humains pourraient bénéficier d’une croissance économique explosive.

Il évoque des scénarios où les salaires humains augmenteraient, les travailleurs occupant des rôles complémentaires que l’IA ne peut pas remplir. Mais cette idée semble contredire l’objectif même de Mechanize : si tout est automatisé, quels rôles reste-t-il pour les humains ?

Même si les salaires diminuent, le bien-être économique ne dépend pas uniquement des revenus salariaux. Les gens tirent des revenus d’autres sources, comme les loyers ou les dividendes.

Tamay Besiroglu

Cette vision soulève une question cruciale : qui possédera les agents IA ? Si ce sont les entreprises, les bénéfices risquent de se concentrer entre quelques mains, creusant les inégalités. Et si les humains dépendent de revenus passifs ou de l’aide sociale, comme le suggère Besiroglu, quel sera leur rôle dans cette nouvelle économie ?

Les Défis Techniques de l’Automatisation

Si l’ambition de Mechanize est audacieuse, les obstacles techniques sont immenses. Les agents IA actuels sont loin d’être parfaits. Ils manquent de fiabilité, peinent à retenir les informations et échouent souvent à exécuter des plans complexes sans dévier.

Besiroglu le reconnaît : “Un an après l’émergence des agents IA, ils ne fonctionnent pas très bien.” Mechanize travaille donc à développer des environnements numériques, des données d’entraînement et des évaluations pour rendre ces agents plus performants.

Une Course Déjà Engagée

Mechanize n’est pas seul dans cette course. Des géants comme Microsoft, Salesforce et OpenAI développent leurs propres plateformes d’agents IA. De nombreuses startups se spécialisent également, que ce soit dans les ventes automatisées, l’analyse financière ou la formation des IA.

Face à cette concurrence, Mechanize mise sur son approche globale : fournir les outils pour automatiser n’importe quel emploi. Mais dans un secteur aussi disputé, la startup devra prouver que sa vision est non seulement réalisable, mais aussi désirable.

Les Implications pour la Société

L’impact potentiel de Mechanize dépasse le cadre technologique. Si l’automatisation totale devient réalité, elle pourrait redéfinir la société. Voici quelques scénarios possibles :

  • Croissance économique : Une production massive par des agents IA pourrait créer une abondance de biens et services.
  • Inégalités accrues : Les richesses pourraient se concentrer entre les propriétaires des IA, marginalisant les travailleurs.
  • Changements culturels : Sans emploi, la valeur du travail humain pourrait être redéfinie, centrée sur la créativité ou les relations.

Pour que ces scénarios soient équilibrés, des politiques publiques seront nécessaires, comme des taxes sur les IA ou un revenu universel. Sans cela, l’utopie de Besiroglu risque de devenir une dystopie pour beaucoup.

Pourquoi Mechanize Fascine et Inquiète

Mechanize incarne à la fois l’audace et les contradictions de l’ère de l’IA. D’un côté, elle promet un avenir où l’humanité est libérée des contraintes du travail. De l’autre, elle soulève des questions éthiques et économiques auxquelles personne n’a encore de réponse claire.

En attendant, une chose est sûre : Mechanize recrute. Si vous voulez participer à la révolution (ou la freiner), c’est peut-être le moment de postuler.

AspectPromesseRisque
ÉconomieAbondance et croissanceInégalités accrues
EmploiRôles complémentairesChômage de masse
SociétéNouveaux modes de viePerte de sens

En conclusion, Mechanize n’est pas qu’une startup : c’est un miroir tendu à notre société. Elle nous force à réfléchir à ce que nous valorisons – le travail, la créativité, ou simplement la survie économique. Alors que l’IA redessine notre monde, une question demeure : sommes-nous prêts à confier notre avenir aux machines ?

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Steven Soarez
Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.