Imaginez un camion électrique qui casse les codes : abordable, personnalisable à l’extrême, et fabriqué aux États-Unis. C’est le pari audacieux de Slate Auto, une startup qui a attiré l’attention de grands noms comme Jeff Bezos, mais aussi de firmes moins connues mais tout aussi visionnaires, comme Slauson & Co.. Basée à Los Angeles, cette firme de capital-risque a vu en Slate Auto bien plus qu’une énième startup automobile : une opportunité de redéfinir la mobilité pour les Américains. Pourquoi une firme locale a-t-elle investi si tôt dans cette aventure risquée ? Plongeons dans cette histoire fascinante.
Slauson & Co. : Une Vision d’Inclusion et d’Innovation
Fondée en 2020 par Ajay Relan et Austin Clements, Slauson & Co. n’est pas une firme de capital-risque ordinaire. Les deux partenaires, amis depuis le lycée, ont grandi dans le quartier de South Central à Los Angeles, un lieu qu’Ajay Relan décrit avec humour comme n’étant « pas vraiment connu pour son écosystème tech ». Leur mission ? Combler le fossé entre les communautés sous-représentées et l’économie de l’innovation. Cette philosophie guide leurs investissements, et Slate Auto s’inscrit parfaitement dans cette vision.
Leur approche repose sur une conviction profonde : les idées disruptives peuvent émerger de partout, pas seulement des hubs technologiques traditionnels. En soutenant des entreprises comme Slate Auto, Slauson & Co. veut donner une voix à ceux qui repensent les industries établies, tout en générant des rendements solides pour leurs investisseurs. Mais qu’est-ce qui les a convaincus de parier sur une startup dans un secteur aussi compétitif que l’automobile électrique ?
Slate Auto : Une Révolution dans l’Automobile Électrique
Slate Auto, basée à Troy, dans le Michigan, a émergé de l’ombre en avril 2025 avec une proposition unique : un camion électrique abordable, personnalisable, et fabriqué localement. Contrairement aux géants comme Tesla, qui misent sur des véhicules haut de gamme, Slate Auto vise le marché des primo-accédants avec un prix de départ d’environ 25 000 dollars, ramené sous les 20 000 dollars grâce aux crédits d’impôt fédéraux (bien que leur avenir soit incertain sous l’administration actuelle).
Ce qui distingue Slate Auto, c’est son approche minimaliste et modulable. Leur camion, surnommé Blank Slate, arrive sans peinture, sans écran d’infotainment, et même sans vitres électriques. Tout est conçu pour être personnalisé par le client, des kits de conversion en SUV aux habillages extérieurs. Cette stratégie réduit les coûts de production tout en offrant une liberté inédite aux acheteurs.
Nous construisons un véhicule abordable qui n’a jamais été livré, mais avec une touche d’originalité : les gens vont l’aimer et être fiers de le posséder.
Chris Barman, PDG de Slate Auto
Pourquoi Slauson & Co. a Parié sur Slate Auto
Investir dans une startup de véhicules électriques n’est pas une mince affaire. Le secteur a vu des faillites retentissantes, comme Lordstown Motors ou Fisker. De plus, les vents contraires politiques, notamment les politiques anti-énergies vertes de l’administration Trump, compliquent l’équation. Pourtant, Slauson & Co. a vu en Slate Auto une opportunité unique. Voici pourquoi :
- Une équipe expérimentée : Avec des vétérans de Chrysler, Harley-Davidson, et Rivian à sa tête, comme la PDG Chris Barman, Slate Auto inspire confiance.
- Un positionnement audacieux : En ciblant un marché délaissé (les véhicules abordables), Slate répond à une demande réelle.
- Des partenaires solides : L’implication de figures comme Jeff Bezos et Mark Walter, propriétaire des Los Angeles Dodgers, renforce la crédibilité du projet.
- Une vision alignée : La mission de Slate Auto, axée sur l’accessibilité et la personnalisation, résonne avec l’objectif d’inclusion de Slauson & Co.
Ajay Relan explique que leur décision repose sur un mélange de conviction et d’instinct. « Nous devons croire fermement que l’entreprise peut générer des rendements significatifs », dit-il, ajoutant avec un sourire qu’ils ne sont pas une organisation philanthropique. Cette confiance s’est matérialisée dès 2023, lorsque Slauson & Co. a participé à la levée de fonds de série A de Slate Auto, aux côtés de 15 autres investisseurs.
Le Rôle de Re:Build Manufacturing
L’histoire de Slate Auto commence dans l’ombre de Re:Build Manufacturing, un incubateur co-fondé par Jeff Wilke, ancien PDG de la division consommateurs d’Amazon. C’est Wilke qui a présenté Slate Auto à Slauson & Co., un lien qui a scellé l’intérêt des investisseurs. Initialement nommé Re:Car, le projet a évolué pour devenir une entité à part entière, avec une ambition claire : démocratiser les véhicules électriques.
Re:Build a apporté un soutien crucial en termes d’ingénierie et de stratégie industrielle. En s’appuyant sur des fournisseurs locaux et une usine à Warsaw, Indiana, Slate Auto mise sur une production domestique pour réduire les coûts et renforcer son image patriotique. Cette approche a séduit Slauson & Co., qui voit dans cette stratégie un moyen de relancer l’industrie manufacturière américaine.
Un Marché à Conquérir : Les Défis et Opportunités
Le marché des véhicules électriques est à la croisée des chemins. Avec une adoption plus lente que prévu aux États-Unis (moins de 10 % des ventes automobiles en 2025), les startups comme Slate Auto doivent relever des défis colossaux. Les incertitudes autour des crédits d’impôt fédéraux, essentiels pour maintenir le prix sous les 20 000 dollars, ajoutent une couche de complexité.
Pourtant, Slate Auto a déjà prouvé son attractivité : en seulement deux semaines après son annonce, la startup a enregistré 100 000 réservations remboursables. Ce succès précoce valide l’intuition de Slauson & Co. : il existe une demande pour des véhicules abordables, pratiques, et personnalisables, surtout chez les jeunes professionnels et les acheteurs de première voiture.
Aspect | Détails | Impact |
Prix | ~25 000 $ (moins de 20 000 $ avec crédits d’impôt) | Attire les acheteurs sensibles au prix |
Personnalisation | Kits modulables (camion à SUV), habillages | Renforce l’engagement client |
Production | Usine à Warsaw, Indiana | Réduit les coûts, soutient l’économie locale |
Équipe | Vétérans de Chrysler, Harley-Davidson, Rivian | Crédibilité et expertise |
Les Investisseurs de Renom : Un Signe de Confiance
Outre Slauson & Co., Slate Auto a attiré des investisseurs de poids. Jeff Bezos, via son fonds Bezos Expeditions, Mark Walter, propriétaire des Dodgers, et la firme de capital-risque General Catalyst ont tous misé sur la startup. Ces soutiens financiers, combinés à une levée de fonds de 700 millions de dollars à ce jour, donnent à Slate Auto une assise solide pour affronter les défis du secteur.
Les partenaires qu’ils ont su attirer avant et après nous sont la cerise sur le gâteau.
Ajay Relan, partenaire chez Slauson & Co.
Ces investisseurs ne se contentent pas d’apporter des fonds. Ils valident la vision de Slate Auto et renforcent sa crédibilité auprès des consommateurs et des partenaires industriels. La présence de Mark Walter, par exemple, ancre le projet dans une dynamique locale, tandis que l’implication de Bezos signale une ambition globale.
Une Approche Unique : La Personnalisation au Cœur
Le slogan de Slate Auto, We Built It. You Make It., résume parfaitement sa philosophie. En proposant un véhicule de base épuré, la startup permet aux clients de le transformer selon leurs besoins et leur budget. Pas d’écran tactile imposé, pas de fonctionnalités inutiles : les acheteurs choisissent ce qu’ils veulent, du kit SUV aux accessoires cosmétiques.
Cette approche s’inspire de marques comme Harley-Davidson, dont plusieurs membres de l’équipe dirigeante de Slate Auto sont issus. Comme pour une moto customisée, les propriétaires peuvent faire évoluer leur camion au fil du temps, en suivant des tutoriels via Slate University, une plateforme éducative en ligne. Cette stratégie ne se contente pas de réduire les coûts : elle crée une relation durable avec les clients.
Les Défis à Venir
Malgré son démarrage prometteur, Slate Auto n’est pas à l’abri des turbulences. Le marché des pick-ups à deux portes, comme celui proposé par Slate, reste limité (moins de 90 400 immatriculations en 2024 contre 2,5 millions pour les modèles à quatre portes). De plus, la dépendance aux crédits d’impôt fédéraux, menacés par des changements politiques, pourrait affecter l’attractivité du prix.
Pour réussir, Slate Auto devra élargir sa gamme de produits et maintenir une discipline financière rigoureuse. Les analystes, comme Stephanie Brinley de S&P Global Mobility, soulignent que la personnalisation, bien que séduisante, pourrait ne pas convenir à tous les consommateurs. La startup devra prouver que son modèle est scalable et rentable à long terme.
Pourquoi Cet Investissement Compte
L’investissement de Slauson & Co. dans Slate Auto n’est pas seulement une question de dollars. Il reflète une conviction partagée : celle qu’une startup peut changer la donne dans un secteur dominé par des géants. En soutenant une entreprise qui mise sur l’accessibilité et l’inclusion, Slauson & Co. envoie un message fort : l’innovation peut et doit bénéficier à tous.
Pour Slate Auto, le chemin est encore long. Avec une production prévue pour fin 2026 et une levée de fonds de série C en cours, la startup est à un tournant. Mais avec des investisseurs comme Slauson & Co. et une vision claire, elle a toutes les cartes en main pour redéfinir le marché automobile américain.
En fin de compte, l’histoire de Slate Auto et de Slauson & Co. est celle d’un pari sur l’avenir. Un avenir où les véhicules électriques ne sont pas réservés à une élite, mais accessibles à tous. Un avenir où l’innovation rime avec inclusion. Et si ce pari était le bon ?