Imaginez un petit robot rouge, aux grands yeux LED, qui sillonne les rues à 32 km/h pour vous apporter votre pizza encore chaude. Ce n’est pas de la science-fiction, mais la dernière innovation de DoorDash, une startup qui bouscule les codes de la livraison alimentaire. Avec son robot autonome nommé Dot, DoorDash ne se contente pas de suivre la tendance de l’automatisation : elle redéfinit la manière dont vos repas arrivent à votre porte. Mais comment ce petit engin, à la fois mignon et peut-être un peu intimidant, pourrait-il transformer nos villes et nos habitudes ? Plongeons dans cette révolution technologique.

Dot : Une Nouvelle Ère pour la Livraison Alimentaire

Dans un monde où les robotaxis de Google ou Tesla arpentent déjà les rues de San Francisco, DoorDash entre dans la course avec une approche unique. L’entreprise, connue pour connecter restaurants et clients via son application, a dévoilé Dot fin septembre 2025, un robot autonome conçu pour transporter repas et petits colis. Ce n’est pas juste un gadget : Dot est le fruit de sept années de recherche et d’acquisitions stratégiques, positionnant DoorDash comme un acteur sérieux dans la course à l’autonomie.

Avec ses quatre roues, ses dimensions compactes (moins de 1,5 m de haut et 1 m de large) et son poids de 160 kg, Dot est pensé pour naviguer aussi bien sur les trottoirs que dans les voies cyclables ou les routes. Sa vitesse maximale de 32 km/h garantit des livraisons rapides, tandis que son design ludique, avec une “bouche” qui s’ouvre pour révéler un compartiment, vise à séduire les utilisateurs. Mais au-delà de l’esthétique, c’est la technologie embarquée qui impressionne.

Une Technologie de Pointe pour une Navigation Autonome

Dot n’est pas un simple jouet roulant. Équipé de huit caméras externes, de quatre radars et de trois capteurs lidar, il analyse son environnement en temps réel pour éviter obstacles, piétons et cyclistes. Son intelligence artificielle, combinant deep learning et algorithmes de recherche, optimise les itinéraires pour garantir des livraisons efficaces. DoorDash a intégré des technologies issues de ses acquisitions, comme Scotty Labs en 2019 et Lvl 5, pour doter Dot d’une navigation précise, même dans les espaces restreints.

Dot est conçu pour naviguer les dix premiers et derniers mètres, là où les voitures classiques échouent.

Stanley Tang, co-fondateur de DoorDash

Cette capacité à manœuvrer dans des environnements complexes, comme les allées ou les entrées d’immeubles, distingue Dot des autres solutions de livraison autonome. Contrairement aux robotaxis, qui nécessitent des véhicules imposants, Dot est compact et agile, idéal pour des livraisons de proximité comme un tube de dentifrice ou un pack de couches.

Un Écosystème pour Soutenir Dot

Pour accompagner le déploiement de Dot, DoorDash a construit un véritable écosystème à Phoenix, où le robot est actuellement testé. Cet écosystème inclut :

  • Des entrepôts dédiés pour stocker les robots.
  • Des stations de recharge pour leurs batteries interchangeables.
  • Des opérateurs sur le terrain pour nettoyer et intervenir en cas de problème.

Cet investissement logistique montre l’ambition de DoorDash : faire de Dot un pilier de sa stratégie. L’entreprise prévoit d’étendre l’accès à ses 1,6 million d’habitants de la région de Phoenix d’ici fin 2025, un pari audacieux face à des concurrents comme Uber ou Instacart.

Les Défis de l’Autonomie : Sécurité et Acceptation

L’introduction de Dot soulève des questions cruciales. La sécurité est au cœur des préoccupations, surtout après les incidents impliquant des robotaxis, comme ceux de Waymo, vandalisés dans certaines villes. DoorDash assure que Dot est programmé pour céder la priorité aux piétons et cyclistes, et sa taille le rend visible pour les automobilistes. En cas de problème, il est conçu pour s’arrêter et se ranger sur le côté, bien que cela puisse être compliqué dans des environnements urbains denses.

Autre défi : l’acceptation publique. Les robots de livraison, bien que pratiques, peuvent susciter méfiance ou hostilité. DoorDash a anticipé ce risque en équipant Dot d’une caméra interne pour éviter les intrusions et en prévoyant des opérateurs pour intervenir en cas de vandalisme. Mais la question demeure : les clients adopteront-ils ce robot au look cartoon, ou le percevront-ils comme une menace pour les livreurs humains ?

Impact sur les Livreurs et l’Emploi

L’automatisation soulève inévitablement des questions sur l’emploi. DoorDash insiste sur le fait que les livreurs humains resteront essentiels, notamment pour les commandes nécessitant un jugement ou une attention particulière. Dot, selon l’entreprise, permettra de libérer du temps pour ces tâches à forte valeur ajoutée. Cependant, il est difficile d’ignorer que l’automatisation pourrait réduire les opportunités pour certains livreurs, un sujet sensible dans un secteur déjà marqué par la précarité.

Les humains continueront de gérer la majorité de nos livraisons, tandis que Dot s’occupera des tâches répétitives.

Ashu Rege, responsable de l’autonomie chez DoorDash

Pour équilibrer cette transition, DoorDash devra communiquer efficacement sur les bénéfices pour les livreurs, comme une meilleure répartition des tâches ou des conditions de travail améliorées.

Pourquoi Dot Change la Donne

Dot n’est pas qu’un robot : c’est une vision de l’avenir de la livraison. Voici pourquoi il se démarque :

CaractéristiqueDotVéhicule classique
TailleCompact (1,5 m x 1 m)Grande (5 m x 2 m)
VitesseJusqu’à 32 km/h50-100 km/h
Capacité6 boîtes de pizza ou 13 kgVariable, souvent plus
NavigationTrottoirs, routes, alléesRoutes uniquement

Ce tableau illustre la singularité de Dot : sa taille réduite et sa polyvalence en font une solution idéale pour les livraisons locales, tout en réduisant l’encombrement et la pollution en ville.

Un Pari Stratégique pour DoorDash

En investissant dans Dot, DoorDash ne se contente pas de suivre la vague de l’automatisation. L’entreprise veut se positionner comme un leader dans un marché où la concurrence est féroce. En acquérant des startups comme Scotty Labs et en recrutant des experts comme Ashu Rege, anciennement chez Zoox, DoorDash montre qu’elle prend l’autonomie au sérieux. Mais ce pari comporte des risques : les coûts de développement, la réglementation et l’acceptation publique pourraient freiner l’expansion de Dot.

Pourtant, les premiers retours des autorités locales sont encourageants. Les responsables de Phoenix voient en Dot une solution pour réduire la congestion routière, un argument de poids dans des villes saturées par le trafic.

Vers un Futur Automatisé

Dot n’est que le début. DoorDash envisage déjà des évolutions, comme l’intégration d’un micro pour permettre des interactions vocales avec les clients via une IA. Imaginez commander une pizza et discuter avec Dot pour ajuster l’heure de livraison ! Ce genre d’innovation pourrait transformer l’expérience client, tout en renforçant la présence de DoorDash dans le secteur de la foodtech.

Mais au-delà de la technologie, Dot soulève une question fondamentale : sommes-nous prêts à confier nos livraisons à des robots ? Entre fascination et méfiance, l’avenir de Dot dépendra de sa capacité à gagner la confiance des consommateurs et des régulateurs. Une chose est sûre : avec ce petit robot rouge, DoorDash ouvre une nouvelle page de l’histoire de la livraison.

En conclusion, Dot représente bien plus qu’un gadget technologique. C’est une tentative audacieuse de repenser la logistique urbaine, en combinant innovation, design et efficacité. Reste à voir si ce robot saura conquérir les rues… et les cœurs. Qu’en pensez-vous : verriez-vous Dot sillonner votre quartier ?