Imaginez une startup en pleine ascension, valorisée à 12,6 milliards de dollars, soudain plongée dans une tempête digne d’un thriller hollywoodien. C’est l’histoire de Deel, une pépite de la FinTech spécialisée dans la gestion RH, aujourd’hui au cœur d’une polémique explosive. Entre le départ inattendu de sa cheffe de la communication et une accusation d’espionnage visant sa rivale Rippling, cette affaire soulève des questions brûlantes : jusqu’où les entreprises sont-elles prêtes à aller pour dominer leur marché ?

Deel vs Rippling : une rivalité sous haute tension

Dans le monde effervescent des startups, la concurrence est féroce, mais rarement aussi spectaculaire. Deel, fondée en 2019, s’est imposée comme un leader dans la gestion des ressources humaines à distance, attirant des investisseurs prestigieux comme Andreessen Horowitz ou Y Combinator. Face à elle, Rippling, une plateforme de gestion de la main-d’œuvre, ne compte pas se laisser distancer. Mais ce qui semblait être une saine émulation a pris une tournure inattendue en mars dernier.

Rippling a porté plainte contre Deel, l’accusant d’avoir orchestré une opération d’espionnage digne des plus grands romans d’espionnage. Au centre de cette affaire, un employé nommé Keith O’Brien, qui aurait agi comme une taupe au sein de Rippling sous les ordres de Deel. Une accusation que la startup nie farouchement, mais qui a déjà des répercussions majeures.

Le départ soudain d’Elisabeth Diana

Alors que le scandale éclate, un événement intrigue : Elisabeth Diana, cheffe de la communication de Deel depuis novembre 2021, a quitté l’entreprise début avril 2025. Cette ancienne responsable com’ d’Instagram et de Facebook n’a pas commenté son départ, mais le timing interroge. Était-ce une décision stratégique ou une conséquence directe de la crise ?

Nous remercions Elisabeth pour son travail chez Deel et lui souhaitons le meilleur pour la suite.

Porte-parole de Deel

Son départ laisse un vide dans une période critique. Avec une valorisation de 12,6 milliards et des ambitions d’entrée en bourse évoquées il y a à peine deux mois, Deel doit désormais gérer une crise d’image sans son experte en communication. Une situation qui pourrait fragiliser sa position auprès des investisseurs.

Une accusation d’espionnage rocambolesque

Revenons à l’origine du scandale. Le 17 mars 2025, Rippling dépose une plainte explosive, invoquant des chefs d’accusation allant de la violation de la loi RICO – souvent associée à la mafia – au vol de secrets commerciaux. Selon eux, Deel aurait infiltré leurs rangs via Keith O’Brien, un employé qui aurait transmis des informations sensibles avant de détruire son téléphone lors d’une opération digne d’un film d’action.

Le 2 avril, un affidavit signé par O’Brien lui-même vient enfoncer le clou. Il y raconte avoir été poussé par des cadres de Deel à mentir aux autorités, notamment en accusant Rippling de contourner des sanctions contre la Russie. Des allégations graves, que Deel rejette en bloc, affirmant qu’il s’agit d’une tentative de Rippling pour détourner l’attention de ses propres problèmes.

Les enjeux pour Deel et l’écosystème FinTech

Ce conflit dépasse la simple rivalité entre deux entreprises. Il met en lumière les tensions croissantes dans le secteur de la FinTech, où l’innovation rapide et les valorisations vertigineuses s’accompagnent parfois de pratiques douteuses. Pour Deel, l’enjeu est double : préserver sa réputation et rassurer ses investisseurs, parmi lesquels figurent des géants comme General Catalyst.

Voici quelques chiffres clés pour mieux comprendre l’ampleur de cette startup :

  • Valorisation : 12,6 milliards de dollars en 2025.
  • Date de création : 2019.
  • Secteur : Gestion RH à distance.
  • Investisseurs : Andreessen Horowitz, Spark Capital, Y Combinator.

Mais avec une plainte aussi médiatisée, le rêve d’une introduction en bourse pourrait être repoussé. Les marchés n’aiment pas l’incertitude, et cette affaire en est remplie.

Rippling contre-attaque : une guerre des récits

De son côté, Rippling ne se contente pas d’accuser. L’entreprise affirme que Deel cherche à détourner l’attention de ses propres accusations : une supposée violation des sanctions russes. O’Brien aurait été instruit de propager ce récit, bien qu’il ait admis que ces déclarations étaient fausses. Une guerre des récits s’engage, où chaque camp tente de salir l’autre.

Pour mieux saisir les différences entre ces deux acteurs, voici un tableau comparatif :

CritèreDeelRippling
SpécialitéGestion RH globaleGestion workforce
Valorisation12,6 milliards $Non précisée
AccusationEspionnageSanctions russes

Quel avenir pour Deel ?

L’avenir de Deel dépendra de sa capacité à surmonter cette crise. Si les accusations d’espionnage sont prouvées, les conséquences pourraient être désastreuses : amendes colossales, perte de confiance et peut-être même un effondrement de sa valorisation. À l’inverse, si elle parvient à démontrer son innocence, cette épreuve pourrait renforcer sa résilience.

Une chose est sûre : cette affaire marque un tournant dans la FinTech. Elle rappelle que derrière les promesses d’innovation se cachent parfois des luttes acharnées, où tous les coups semblent permis.

Et si la transparence était la clé ?

Face à ce scandale, une question se pose : et si les startups misaient davantage sur la transparence pour éviter de tels dérapages ? Dans un secteur où la confiance est essentielle, les pratiques opaques pourraient devenir un luxe que peu d’entreprises peuvent se permettre. Deel et Rippling ont désormais une occasion unique de redéfinir les règles du jeu.

En attendant, l’écosystème tech retient son souffle. Cette saga, entre espionnage, démissions et coups bas, est loin d’avoir livré tous ses secrets. Une chose est certaine : elle continuera de faire parler d’elle.

avatar d’auteur/autrice
Steven Soarez
Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.