Imaginez une startup prometteuse dans le secteur des véhicules électriques, au bord de l’effondrement, soudainement secouée par l’intervention d’un financier énigmatique venu d’outre-Manche. C’est l’histoire captivante de Canoo, une entreprise qui semblait prête à révolutionner le transport durable, mais qui se retrouve aujourd’hui au cœur d’une bataille judiciaire inattendue. Un investisseur mystérieux, surgi de nulle part, tente de bloquer la vente de ses actifs au PDG de l’entreprise. Pourquoi cet intérêt soudain ? Et que révèle cette affaire sur les défis des startups technologiques ? Plongeons dans cette intrigue.

Canoo : Une Startup en Pleine Tempête

Créée avec l’ambition de transformer la mobilité urbaine, Canoo s’est distinguée par ses véhicules électriques au design futuriste, pensés pour une nouvelle génération de conducteurs. Pourtant, malgré des débuts prometteurs, la startup a été confrontée à des difficultés financières croissantes, la conduisant à une procédure de faillite. Cette situation, loin d’être isolée, reflète les défis auxquels font face de nombreuses jeunes entreprises dans le secteur des electric vehicles (EV).

En avril 2025, un rebondissement inattendu a secoué le tribunal de faillite du Delaware. Un investisseur basé à Londres, Charles Garson, a déposé une motion pour bloquer la vente des actifs de Canoo à son PDG, Anthony Aquila. Cette intervention soulève des questions sur la transparence du processus de vente et met en lumière les luttes internes qui peuvent fragiliser une startup en crise.

Un Investisseur Mystérieux Entre en Scène

Qui est Charles Garson ? Cette question intrigue autant les observateurs que les acteurs du secteur. Selon les informations disponibles, cet investisseur britannique, spécialisé dans l’immobilier, n’a aucun lien apparent avec Canoo ou l’industrie automobile. Pourtant, il a proposé une offre de 20 millions de dollars pour acquérir les actifs de la startup, une somme bien supérieure à celle d’Anthony Aquila, qui s’élève à 4 millions de dollars en liquidités, assortis de l’annulation de prêts d’environ 11 millions de dollars.

L’offre de Garson est clairement supérieure, mais le processus de vente semble avoir ignoré cette opportunité au profit du PDG.

Extrait du dossier déposé au tribunal

Selon les documents judiciaires, Garson affirme avoir été en contact avec le syndic de faillite, qui lui aurait assuré qu’il avait jusqu’à fin avril pour finaliser son offre. Mais, à sa grande surprise, la vente a été conclue avec Aquila dès le 11 avril. Ce revirement soudain a conduit Garson à demander l’annulation de la vente, qualifiant le processus de “défectueux”.

Une Vente Controversée

La vente des actifs de Canoo à son propre PDG, Anthony Aquila, a suscité des critiques bien avant l’intervention de Garson. Une autre entreprise, Harbinger Motors, fondée par d’anciens employés de Canoo, s’était déjà opposée à cette transaction. Leur objection, bien que rejetée par le juge, a conduit à un appel, signe que la polémique est loin d’être terminée.

Ce qui rend cette affaire encore plus complexe, c’est le faible montant de l’offre d’Aquila par rapport à celle de Garson. Pourquoi le syndic a-t-il privilégié une offre moins avantageuse ? Certains soupçonnent un manque de transparence, voire des conflits d’intérêts, notamment parce qu’Aquila dirige également une firme financière à laquelle Canoo doit de l’argent. Cette situation soulève des questions éthiques sur la gestion des actifs d’une entreprise en faillite.

Les Défis des Startups dans le Secteur des Véhicules Électriques

L’histoire de Canoo n’est pas un cas isolé. Le marché des véhicules électriques est notoirement compétitif, avec des géants comme Tesla et des nouveaux entrants qui se disputent une part du gâteau. Les startups comme Canoo doivent non seulement innover technologiquement, mais aussi sécuriser des financements massifs pour survivre. Voici quelques défis majeurs auxquels elles font face :

  • Financement : Les coûts de développement et de production des EV sont astronomiques, et les investisseurs sont de plus en plus prudents.
  • Concurrence : Les grandes entreprises dominent le marché, laissant peu de place aux nouveaux acteurs.
  • Confiance des investisseurs : Les récents échecs de certaines startups EV ont rendu les investisseurs méfiants.

Ces obstacles expliquent en partie pourquoi Canoo a dû se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis. Mais l’intervention de Garson pourrait-elle changer la donne ?

Que Cache l’Offre de Garson ?

Le mystère entourant Charles Garson alimente les spéculations. Pourquoi un investisseur immobilier s’intéresse-t-il à une startup EV en difficulté ? Certains analystes suggèrent qu’il pourrait agir comme un prête-nom pour un groupe d’investisseurs plus large, voire une entité étrangère. Cette hypothèse est renforcée par le fait que le syndic de faillite a mentionné des inquiétudes concernant une autre offre potentielle liée à une “propriété étrangère”, sans préciser s’il s’agissait de Garson.

Les documents déposés par Garson, bien que sous scellés, incluent 23 pièces jointes, ce qui suggère une préparation minutieuse de son offre. Cependant, l’absence de transparence sur ses motivations laisse planer le doute. Est-il un opportuniste cherchant à profiter d’une aubaine, ou un visionnaire croyant encore au potentiel de Canoo ?

Les Enjeux pour l’Avenir de Canoo

Si la motion de Garson est acceptée, elle pourrait rouvrir la porte à une nouvelle vente, potentiellement plus avantageuse pour les créanciers de Canoo. Cela pourrait également donner un second souffle à la startup, bien que son avenir reste incertain face aux défis du marché. En revanche, si la vente à Aquila est maintenue, cela risque de renforcer les soupçons de favoritisme et d’entamer davantage la confiance des parties prenantes.

OffreMontantPartie
Offre principale4 M$ + 11 M$ (prêts annulés)Anthony Aquila
Offre alternative20 M$Charles Garson

Ce tableau illustre l’écart significatif entre les deux offres, renforçant les arguments de Garson selon lesquels son offre était “nettement supérieure”.

Leçons pour les Entrepreneurs et Investisseurs

L’affaire Canoo met en lumière plusieurs leçons pour les entrepreneurs et les investisseurs dans le secteur des startups technologiques :

  • Transparence : Les processus de vente d’actifs doivent être clairs pour éviter les accusations de favoritisme.
  • Gestion de crise : Les startups doivent anticiper les difficultés financières et diversifier leurs sources de financement.
  • Due diligence : Les investisseurs doivent enquêter minutieusement avant de s’engager dans des entreprises en difficulté.

Pour les entrepreneurs, l’histoire de Canoo rappelle l’importance de construire des relations de confiance avec les parties prenantes, surtout en période de crise. Pour les investisseurs, elle souligne la nécessité de comprendre les dynamiques complexes des entreprises en faillite.

Vers un Dénouement Incertain

Alors que le tribunal du Delaware examine la motion de Garson, l’avenir de Canoo reste suspendu à une décision judiciaire. Cette affaire, qui mêle intrigue, argent et innovation, illustre les risques et les opportunités inhérents au monde des startups. Que deviendra Canoo ? L’intervention de Garson marquera-t-elle un tournant, ou n’est-elle qu’une note de bas de page dans l’histoire d’une entreprise en difficulté ?

Une chose est sûre : cette saga judiciaire continue de captiver les observateurs du secteur des véhicules électriques. Elle nous rappelle que, dans le monde des startups, les rebondissements sont monnaie courante, et que même dans les moments les plus sombres, une lueur d’espoir peut surgir de sources inattendues.

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Steven Soarez
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