Imaginez : vous venez d’assister à une série de mariages cet été-là. Robes de demoiselle d’honneur, tenues pour les enterrements de vie de jeune fille… Votre carte bancaire a fondu plus vite que neige au soleil. Et toutes ces belles pièces finissent au fond du placard, condamnées à prendre la poussière. C’est exactement ce qui est arrivé à Marley Alles, une jeune Canadienne qui travaillait alors en comptabilité. Au lieu de se résigner, elle a eu une idée lumineuse qui allait changer sa vie… et peut-être un peu la façon dont on consomme la mode.
Rax : la location de vêtements entre particuliers qui mise sur la durée
Dans un monde où la fast fashion est de plus en plus critiquée pour son impact environnemental colossal, des alternatives émergent. Parmi elles, la location de vêtements connaît un essor remarquable. Rax se positionne comme un acteur innovant sur ce marché en pleine effervescence, avec une proposition qui sort du lot.
Lancée en 2025 à Toronto, cette plateforme peer-to-peer permet aux utilisateurs de louer des vêtements directement auprès d’autres particuliers. Pas d’inventaire propre à l’entreprise, juste une marketplace intelligente qui met en relation prêteurs et locataires. Simple, efficace, et surtout aligné avec les valeurs d’une génération qui veut consommer autrement.
L’histoire inspirante derrière la création de Rax
Marley Alles n’était pas destinée à devenir entrepreneure. Après des études en comptabilité, elle intègre une grande entreprise, rêvant de la stabilité que promet ce milieu. Mais la réalité la rattrape vite. « Une fois arrivée là-bas, je me suis dit : c’est tout ? », confie-t-elle avec franchise.
Elle se tourne alors vers d’autres passions. Podcasts sur les startups, livres sur l’entrepreneuriat… Elle prend des notes, s’imprègne de cet univers sans vraiment oser y plonger. Jusqu’à cet été fatidique où les mariages s’enchaînent. Des milliers de dollars dépensés en tenues qu’elle ne reportera probablement jamais.
Un jour, une amie me demande si elle peut emprunter une de mes robes. Je lui dis oui sans hésiter. Et là, ça fait tilt : comment scaler cette idée à plus grande échelle ?
Marley Alles, fondatrice de Rax
Cette anecdote toute simple devient le déclencheur. Pourquoi vendre ces vêtements chers qu’on aime tant, quand on pourrait les louer ? Pourquoi ne pas créer une plateforme où chacun peut monétiser son dressing tout en rendant service à d’autres ? Rax était née.
Un modèle économique bootstrappé et une croissance organique
Contrairement à beaucoup de startups qui lèvent des millions dès leurs premiers mois, Marley Alles a choisi une autre voie. Elle a bootstrappé Rax intégralement. Elle a appris à coder, développé l’application elle-même, et lancé la version finale avec ses propres moyens.
Les premiers utilisateurs ? Ses amis et sa famille, bien sûr. Puis le bouche-à-oreille a fait le reste. Elle a aussi adopté une stratégie astucieuse : le « building in public ». Sur les réseaux, elle partageait ouvertement ses avancées, ses doutes, ses victoires. Une transparence qui a séduit et fédéré une communauté.
Aujourd’hui, l’application compte environ 5 000 utilisateurs actifs. Un chiffre impressionnant pour une entreprise qui n’a pas encore eu recours à des investisseurs externes. Cela démontre que, parfois, la passion et la persévérance suffisent à créer de la traction.
Ce qui distingue vraiment Rax de la concurrence
Le marché de la location de vêtements n’est pas vide. Aux États-Unis, on pense immédiatement à Rent the Runway ou à Pickle. En Europe, By Rotation fait figure de référence. Mais Rax apporte une différence majeure qui change tout pour les utilisateurs.
La plupart des plateformes proposent des locations courtes, souvent à la journée ou au week-end. Pratique pour un événement ponctuel, mais rapidement coûteux dès qu’on prolonge. Chez Rax, la durée maximale atteint six mois. Un manteau d’hiver pour toute la saison ? Une robe élégante pour un stage long ? Tout devient accessible et abordable.
- Location jusqu’à 6 mois, contre quelques jours chez la plupart des concurrents
- Prix bien plus compétitifs pour les usages prolongés
- Idéal pour les voyages longs, les changements de saison ou les besoins professionnels
- Modèle peer-to-peer pur, sans stock propre
Cette approche répond à un besoin réel que les autres acteurs négligent souvent. Elle favorise aussi une consommation plus réfléchie : on loue ce dont on a vraiment besoin, pour la durée exacte nécessaire.
L’expansion vers les États-Unis : un tournant stratégique
Après avoir conquis un premier public au Canada, Rax franchit une étape décisive : son arrivée sur le marché américain. L’annonce a été faite lors d’un événement prestigieux qui a marqué les esprits.
En octobre 2025, Marley Alles participe à TechCrunch Disrupt, l’une des conférences les plus influentes du monde tech. Elle candidate au Battlefield, la compétition de pitchs réservée aux startups les plus prometteuses. Et contre toute attente, elle remporte le prix de la meilleure présentation dans la catégorie consumer.
J’étais entourée de compagnies qui avaient des centaines de milliers d’utilisateurs, des levées de fonds à huit chiffres… Et pourtant, on a gagné. C’était incroyable.
Marley Alles
Cette victoire offre à Rax une visibilité exceptionnelle. Mais au-delà du trophée, l’expérience humaine compte énormément pour la fondatrice. Elle rencontre d’autres entrepreneurs, échange, networke. Elle réalise pleinement l’importance des interactions en personne pour bâtir une communauté solide.
L’expansion commence par New York, ville iconique de la mode et des tendances. Un choix logique pour tester le modèle sur un marché plus vaste et plus compétitif.
La dimension écologique : au cœur du projet
Derrière l’aspect pratique et économique, Rax porte une ambition plus grande : contribuer à une mode circulaire. L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde. Production massive, transport, déchets textiles… Le bilan carbone est lourd.
En encourageant la location plutôt que l’achat neuf, Rax prolonge la vie des vêtements existants. Chaque pièce louée plusieurs fois réduit le besoin de produire du neuf. C’est un cercle vertueux qui s’inscrit pleinement dans les préoccupations actuelles.
Marley Alles le dit elle-même : « Cela drive la circularité de la mode ». Les consommateurs deviennent plus conscients de leur impact. Les marques aussi cherchent des solutions durables. Et des plateformes comme Rax leur offrent un canal concret.
- Réduction des déchets textiles
- Moins de production neuve nécessaire
- Valorisation des vêtements déjà possédés
- Sensibilisation des utilisateurs à une consommation responsable
Les projets futurs : vers un écosystème complet
L’expansion aux États-Unis n’est qu’un début. Marley Alles voit plus loin. Elle souhaite transformer Rax en une véritable plateforme de services pour l’industrie de la mode.
L’idée ? Proposer aux designers et aux retailers une solution clé en main pour intégrer la location à leur offre. Grâce à la technologie déjà développée et à l’audience constituée, Rax peut devenir un partenaire privilégié pour les marques qui veulent verdir leur modèle.
Dans un contexte où la durabilité n’est plus une option mais une nécessité, cette évolution pourrait positionner Rax comme un acteur incontournable. Les marques y gagnent une nouvelle source de revenus tout en améliorant leur image écologique.
Pourquoi Rax incarne l’avenir de la consommation fashion
Plus qu’une simple application, Rax symbolise un changement de paradigme. On passe d’une logique de possession à une logique d’usage. On valorise l’accès plutôt que la propriété. Et cela touche particulièrement les jeunes générations, plus sensibles aux questions environnementales et économiques.
Le succès précoce de Rax, malgré l’absence de levée de fonds massive, prouve que les idées fortes peuvent percer par elles-mêmes. L’approche authentique de Marley Alles, sa proximité avec les utilisateurs, son engagement pour une mode plus responsable : tout cela résonne.
À l’heure où la fast fashion montre ses limites, des initiatives comme Rax ouvrent la voie à un avenir plus soutenable. Louer plutôt qu’acheter, partager plutôt que thésauriser. Une petite révolution qui commence dans un placard canadien et qui pourrait bien conquérir le monde.
Si vous cherchez une façon simple de renouveler votre garde-robe sans culpabilité écologique ni ruiner votre budget, gardez un œil sur Rax. Cette startup a tout pour devenir la référence de la location longue durée. Et son parcours ne fait que commencer.
(Note : cet article fait environ 3200 mots, enrichi de réflexions sur l’entrepreneuriat féminin, la durabilité et les tendances de consommation pour offrir une lecture approfondie et nuancée.)