Imaginez un monde où une intelligence artificielle peut non seulement générer des images époustouflantes, mais aussi des vidéos fluides et réalistes, tout en comprenant profondément le code et en planifiant des actions complexes. Ce n’est plus de la science-fiction : Meta y travaille activement, et les premiers résultats pourraient arriver dès 2026.
Dans la course effrénée à l’intelligence artificielle, les géants technologiques redoublent d’efforts. Meta, le groupe derrière Facebook, Instagram et WhatsApp, ne veut pas rester à la traîne. Selon des informations récentes, l’entreprise développe actuellement deux nouveaux modèles d’IA ambitieux qui pourraient changer la donne.
Meta accélère dans la course à l’IA superintelligente
Le contexte est clair : Meta a pris du retard face à des concurrents comme OpenAI avec ses modèles GPT et DALL-E, ou Google avec Gemini. Pour combler cet écart, Mark Zuckerberg a lancé cette année le Meta Superintelligence Lab (MSL), un laboratoire dédié à la quête d’une superintelligence artificielle.
À la tête de cette initiative, on trouve Alexandr Wang, cofondateur de Scale AI, une startup spécialisée dans l’annotation de données qui a atteint une valorisation impressionnante. Son arrivée marque un tournant stratégique pour Meta, qui mise sur des talents externes pour booster ses recherches internes.
C’est lors d’une session interne que Wang et Chris Cox, directeur produit de Meta, ont dévoilé la feuille de route. Deux projets phares sont en cours : un modèle multimodal pour les images et vidéos, et un autre axé sur le texte avec des capacités avancées en programmation.
Les projets Mango et Avocado : ce que l’on sait
Les noms de code sont fruités et évocateurs : Mango pour le modèle dédié à la génération d’images et de vidéos, et Avocado pour celui centré sur le texte. Ces dénominations internes reflètent peut-être une touche d’humour chez les équipes, mais les ambitions sont sérieuses.
Le modèle Mango vise à concurrencer directement des outils comme Sora d’OpenAI ou Veo de Google, capables de créer des vidéos réalistes à partir de simples descriptions textuelles. Meta veut non seulement égaler ces performances, mais aussi intégrer ces capacités directement dans ses plateformes sociales.
Quant à Avocado, l’objectif est de développer un modèle particulièrement doué en codage, capable de raisonner sur des problèmes complexes et même d’explorer des “world models” : des simulations internes du monde physique qui permettent à l’IA de planifier et d’agir sans entraînement exhaustif sur chaque scénario possible.
Nous voulons créer des modèles qui comprennent visuellement le monde et qui peuvent raisonner, planifier et agir sans avoir besoin d’être entraînés sur chaque possibilité.
Alexandr Wang, lors d’une session interne
Cette citation illustre parfaitement la vision à long terme : aller au-delà des modèles actuels pour approcher une intelligence plus générale.
Un calendrier ambitieux pour 2026
Meta prévoit de publier ces nouveaux modèles au cours du premier semestre 2026. C’est une deadline relativement proche dans le monde de la recherche en IA, où les cycles de développement peuvent durer plusieurs années.
Cette accélération s’explique par la pression concurrentielle. OpenAI a sorti GPT-4o et prépare déjà des avancées majeures. Google intègre Gemini dans tous ses produits. Anthropic progresse rapidement avec Claude. Meta ne peut plus se permettre d’attendre.
Mais ce calendrier serré soulève aussi des questions : l’entreprise disposera-t-elle des ressources nécessaires ? Les restructurations récentes et les départs de talents pourraient compliquer les choses.
Les défis internes chez Meta AI
Ces derniers mois, le département IA de Meta a connu des turbulences importantes. Des changements de direction, des recrutements agressifs chez les concurrents, mais aussi des départs notables.
Plusieurs chercheurs recrutés pour le Superintelligence Lab ont déjà quitté l’entreprise. Et récemment, Yann LeCun, figure emblématique de l’IA et chief AI scientist de Meta pendant de nombreuses années, a annoncé son départ pour fonder sa propre startup.
Ces mouvements illustrent une réalité du secteur : les meilleurs talents sont très courtisés, et la fidélité n’est pas garantie même chez les géants. Meta doit non seulement attirer les profils, mais aussi les retenir sur le long terme.
- Recrutement massif de chercheurs d’OpenAI, Google et Anthropic
- Restructurations internes pour accélérer les projets
- Départs rapides de certains nouveaux arrivants
- Annonce du départ de Yann LeCun fin 2025
Ces éléments montrent que, malgré les moyens financiers colossaux, construire une équipe stable reste un défi majeur.
Meta AI : une assistant boosté par les réseaux sociaux
Aujourd’hui, Meta dispose déjà d’un assistant IA intégré dans ses applications : Meta AI. Basé sur les modèles Llama (open source), il est accessible directement dans la barre de recherche d’Instagram, Facebook ou WhatsApp.
Cet assistant bénéficie d’un avantage unique : l’audience massive des plateformes Meta, qui comptent des milliards d’utilisateurs. Cela lui donne une visibilité que peu de concurrents peuvent égaler.
Cependant, les chiffres d’utilisation sont gonflés par cette intégration forcée plutôt que par une adoption organique. Les utilisateurs ne choisissent pas nécessairement Meta AI ; ils le trouvent déjà là.
Les modèles de 2026 devront donc prouver leur valeur ajoutée pour transformer cet assistant en un produit réellement incontournable.
Pourquoi ces modèles pourraient tout changer
La génération d’images et de vidéos par IA connaît une croissance explosive. Des outils comme Midjourney, Stable Diffusion ou DALL-E sont déjà utilisés par des millions de créateurs. Mais la vidéo reste le graal : créer des séquences fluides, cohérentes et réalistes reste extrêmement complexe.
Si Mango parvient à rivaliser avec Sora, Meta pourrait intégrer cette technologie directement dans Reels, Stories ou même dans des outils de création pour les publicitaires. Imaginez générer une vidéo publicitaire complète à partir d’une simple description.
Pour Avocado, l’accent sur le codage pourrait séduire les développeurs. Un modèle capable d’écrire du code complexe, de déboguer et même de concevoir des architectures logicielles serait un atout majeur dans un monde où les entreprises cherchent à accélérer leur développement.
| Modèle | Focus principal | Concurrence directe |
| Mango | Images et vidéos | Sora (OpenAI), Veo (Google) |
| Avocado | Texte et codage | GPT-5 (attendu), Gemini Ultra |
| Llama actuels | Multimodal général | Claude (Anthropic) |
Ce tableau résume les positionnements et les défis à relever pour chaque projet.
L’impact potentiel sur l’écosystème startup
Les avancées de Meta ne concernent pas seulement le géant lui-même. Puisque l’entreprise a choisi une stratégie open source avec Llama, il est probable que Mango et Avocado (ou du moins certaines versions) soient également rendus publics.
Cela pourrait démocratiser l’accès à des outils de génération vidéo de pointe, permettant à des startups de créer des produits innovants sans investir des milliards en recherche.
En parallèle, la concurrence accrue pousse tout l’écosystème à innover plus vite. Les jeunes pousses spécialisées en IA générative doivent désormais anticiper non seulement OpenAI et Google, mais aussi Meta.
- Accès facilité pour les développeurs indépendants
- Nouvelles applications créatives sur les réseaux sociaux
- Pression accrue sur les valorisations des startups concurrentes
- Possibles partenariats ou acquisitions par Meta
L’arrivée de ces modèles pourrait donc redessiner la carte des acteurs dominants dans l’IA générative.
Les questions éthiques et réglementaires
Avec des modèles plus puissants viennent aussi des responsabilités accrues. La génération de vidéos réalistes pose des risques importants de deepfakes et de désinformation.
Meta, déjà critiqué pour sa gestion de la modération sur ses plateformes, devra démontrer qu’il intègre des garde-fous robustes dès la conception.
Par ailleurs, la concentration du pouvoir entre quelques géants soulève des interrogations sur la concurrence et l’innovation. Une réglementation plus stricte pourrait émerger d’ici 2026, influençant le déploiement de ces technologies.
Conclusion : 2026, l’année du grand retour de Meta ?
Meta joue gros avec ces nouveaux modèles. Mango et Avocado représentent bien plus que des mises à jour techniques : ils incarnent la volonté de l’entreprise de redevenir un leader incontesté de l’innovation.
Malgré les défis internes et la concurrence féroce, les ressources de Meta restent immenses. Si l’entreprise parvient à stabiliser ses équipes et à tenir son calendrier, 2026 pourrait marquer un tournant.
Une chose est sûre : la course à l’IA superintelligente ne fait que commencer, et chaque annonce comme celle-ci nous rapproche un peu plus d’un futur où l’intelligence artificielle transformera profondément notre quotidien.
Restez attentifs : les prochaines mois seront décisifs pour comprendre si Meta parvient à transformer ses ambitions en réalité concrète.